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Création du Réseau d’analyse stratégique

Un instructeur de la Force opérationnelle interarmées – Ukraine enseigne les techniques de recherche de mines à un militaire ukrainien au cours de l’opération UNIFIER, au Centre international de sécurité et de maintien de la paix, à Starychi, en Ukraine, le 7 février 2017. (Photo: Force opérationnelle interarmées - Ukraine)

Le professeur du Département de science politique Justin Massie codirige le nouveau Réseau d’analyse stratégique (RAS), en collaboration avec la professeure Stéfanie von Hlatky, de l’Université Queen’s. Le réseau, qui rassemble des chercheurs bilingues provenant de 18 universités canadiennes, des collaborateurs étrangers ainsi que différents partenaires (ONG, think tanks, entreprises privées, etc.), a été créé dans le cadre du programme Mobilisation des idées nouvelles en matière de défense et de sécurité (MINDS) du ministère de la Défense nationale du Canada.

L’objectif principal du réseau est de mobiliser les chercheurs dont les recherches innovantes portent sur des sujets en lien avec la défense et la sécurité nationales, de développer de nouvelles perspectives et de susciter les collaborations. Trois thèmes de recherche ont été choisis par le ministère de la Défense nationale du Canada, puisqu’ils constituent des défis stratégiques importants à relever pour le pays. «Les chercheurs sont toutefois libres de mener leurs recherches sans être influencés par le gouvernement, affirme Justin Massie. Plusieurs membres du RAS poursuivent déjà des recherches sur des sujets en lien avec la sécurité et la défense nationales.»

Le premier thème de recherche porte sur la transition mondiale de la puissance et l’émergence d’un monde multipolaire. La montée en puissance de la Chine, la résurgence militaire russe ainsi que le déclin présumé des États-Unis entraînent des bouleversements géopolitiques importants, explique le professeur et coauteur d’un livre sur le déclin de l’hégémonie américaine paru en 2019. «Les chercheurs du réseau vont se pencher plus spécifiquement sur les conséquences d’un nouvel ordre mondial sur le Canada.»

Les membres du RAS s’intéressent également à la coopération multilatérale en matière de sécurité et au rôle des organisations internationales. «Il peut s’agir, par exemple, d’étudier les dynamiques entre les pays membres de l’ONU ou de l’OTAN ainsi que leurs incidences sur le Canada», illustre Justin Massie.

Le troisième thème de recherche porte sur le renforcement des capacités de défense des partenaires mondiaux. Les Forces armées canadiennes participent à diverses opérations visant à former des militaires étrangers, notamment en Ukraine, au Nigéria et en Jamaïque. «Plusieurs armées occidentales mettent en place de telles missions, souligne le professeur. L’objectif des chercheurs sera d’identifier quelles sont les meilleures pratiques dans le monde et d’amener ce savoir au Canada.»

Les professeurs François Audet, directeur de l’Institut d’études internationales de Montréal (IEIM), et Frédérick Gagnon, titulaire de la Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques, comptent parmi les membres du Conseil scientifique du réseau. Le professeur du Département de science politique et directeur de l’Observatoire de l’Asie de l’Est Ting-Sheng Lin fait partie des chercheurs membres (axe de recherche Évolution du rôle des grandes puissances). Les codirecteurs du réseau ont pris soin d’inclure autant de femmes que d’hommes au sein de l’équipe. «Les chercheuses sont encore marginalisées au sein du monde scientifique, en particulier dans le domaine de la sécurité et de la défense», observe Justin Massie.

Diffuser l’information et former la relève

Autre mandat du RAS: rendre disponible les résultats de recherche aux fonctionnaires canadiens, aux organismes partenaires et au public. «L’idée, c’est de vulgariser l’information, de mettre sur pied des canaux de communication plus directs et informels entre les membres du gouvernement, comme des séances de débreffage, illustre Justin Massie. L’information doit aussi être accessible au public et, en particulier, aux communautés francophones du Canada afin d’éclairer le débat.»

Dans un but de formation de la relève, des bourses d’études seront allouées aux jeunes chercheurs intéressés par les enjeux de sécurité et de défense. «Mes études de maîtrise ont été financées par le ministère de la Défense, dit Justin Massie. Il est important de pouvoir redonner à la prochaine génération.»

Site web

Le réseau a mis en ligne un site web bilingue où les internautes peuvent lire des articles ou regarder des capsules vidéo liés à des enjeux de sécurité et de défense. La première capsule vidéo porte sur la diversité en tous genres dans les affaires stratégiques. Le doctorant en science politique Marco Munier a publié deux articles, dont celui présentant un survol des dynamiques des relations transatlantiques en période de pandémie. Dans son article sur la technologie 5G de l’entreprise Huawei, l’auteur explique en quoi le Canada n’a pas intérêt à déployer le nouveau système de communications mobiles fourni par le géant chinois sur son territoire.

On peut consulter la liste des événements en mode virtuel (webinaires, formations et autres débats) qui seront proposés au cours des prochains mois.

Source :
Service des communications
UQAM, 3 septembre 2020

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