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Étude sur un des impacts environnementaux importants associés à l'exploitation minière

Lucie Coudert, Mostafa Benzaazoua, Marouen Jouini, Thomas Genty et Isabelle Demers (absente de la photo, Carmen M. Neculita)

Les systèmes de traitement passif, qui reposent sur des mécanismes d'assainissement pseudo-naturel n'utilisant pas de produits chimiques, mais plutôt des sous-produits, sont utilisés pour traiter le drainage minier acide (DMA), un des impacts environnementaux importants associés à l'exploitation minière. Toutefois, ces systèmes de traitement génèrent des résidus riches en métaux et en sulfates avec une stabilité chimique variable qui est difficile à prédire. C'est sur cet enjeu particulier que s'est penché le doctorant en génie minéral à l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT), Marouen Jouini, qui a soutenu sa thèse le 13 décembre dernier, à Rouyn-Noranda. L'objectif de son étude était d'évaluer le potentiel de lixiviation des contaminants présents dans les résidus du traitement passif du DMA au laboratoire et sur le terrain.

Pour ce faire, le chercheur a réalisé une caractérisation physicochimique et minéralogique, des tests de lixiviation et des essais cinétiques. De plus, les résidus en provenance de la filière de traitement sur le terrain ont subi un traitement par stabilisation/solidification (S/S) en tant que mode de gestion durable avant leur disposition, conformément aux normes et réglementations environnementales qui deviennent de plus en plus restrictives.

Les résultats obtenus ont démontré que tous les résidus pouvaient être classés comme non dangereux, mais lixiviables pour plusieurs métaux. Les cycles de gel et de dégel ont augmenté la mobilité des contaminants. Il a été suggéré de stocker les résidus dans un environnement au pH neutre à légèrement basique afin d'empêcher la mobilisation des métaux. De plus, un drainage minier neutre pourrait se produire à partir de certains résidus, tandis qu'un DMA pourrait se produire à partir d'autres. Puis, les résidus traités par S/S ont limité la mobilité des contaminants et ont satisfait les critères d'élimination dans les sites d'enfouissement. Ces données ont donc permis d'approfondir les connaissances liées aux mécanismes de rétention des contaminants et à la stabilité chimique des résidus de traitement passif du DMA dans le but de mieux anticiper et gérer leur devenir d'une façon plus sécuritaire et responsable. Enfin, l'intégration du traitement par S/S des résidus en tant que mode de gestion durable établi dans cette recherche représente un apport scientifique très novateur.

Intitulée « Évaluation de la mobilité des contaminants dans des mélanges réactifs des filières de traitement du DMA ferrifère au laboratoire et sur le terrain », la thèse de Marouen Jouini a été réalisée sous la direction de Carmen M. Neculita, professeure à l'Institut de recherche en mines et environnement (IRME) de l'UQAT, ainsi que sous la codirection du professeur Mostafa Benzaazoua, professeur à l'IRME, et de Thomas Genty, Ph. D., ingénieur chez Agnico Eagle.

Source :
Service des communications
UQAT, 16 décembre 2019

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