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Étudier l’impact de la navigation sur l’érosion des berges

Lorsque l’on parle d’érosion des berges, bien souvent, les navires commerciaux sont pointés du doigt, mais ils ne sont pas les seuls sur l’eau. Selon le professeur Damien Pham Van Bang de l’INRS, la navigation de plaisance a aussi un effet important. Le chercheur dirige un projet de recherche franco-québécois dans le secteur maritime qui vise à étudier l’effet du passage des différents bateaux sur l’environnement, plus particulièrement sur les berges.

« Généralement, les bateaux commerciaux réduisent leur vitesse et se déplacent assez loin des berges, dans des chenaux de navigation, rapporte le professeur Pham Van Bang. Alors que les bateaux de plaisance ont tendance à aller vite pour le plaisir et naviguer près des côtes. Certains sont même conçus pour faire de grosses vagues qui frapperont violemment les berges. » 

Damien Pham Van Bang vient de recevoir une subvention de 568 000 $ sur trois ans des Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies (FRQNT), en collaboration avec l’Agence nationale de la recherche, pour mener ce projet dans les régions de Québec et de la ville de Bordeaux, en France.

Spécialiste en hydrodynamique navale et transport des sédiments, le professeur Pham Van Bang et son équipe étudieront la physique derrière le phénomène d’érosion des berges afin de caractériser les effets du passage des bateaux commerciaux et de plaisance. Le travail se fera principalement à travers des simulations numériques et de la recherche sur le terrain. 

Le canal du Laboratoire hydraulique environnemental (LHE), dont il est le directeur, servira à préparer les missions expérimentales. Une maquette de trois mètres, représentant un porte-conteneurs de 250 mètres, permettra à l’équipe de se rapprocher au maximum des conditions réelles pour peaufiner leur méthodologie. « On pourra développer et calibrer nos capteurs, ainsi que nos systèmes de mesure pour le trafic des bateaux, les vagues et l’érosion de la berge. Nous allons aussi y tester les supports et fixations pour éviter de perdre un appareil dans l’eau ! », lance-t-il avec un sourire.

Le professeur Pham Van Bang se concentrera sur deux sites québécois comportant différents enjeux en termes de navigation, d’opérations de maintenance de chenaux, de dragage, et d’urbanisme. De l’autre côté de l’océan, des chercheurs français effectueront des travaux similaires sur deux sites à proximité de Bordeaux. Le projet renforcera ainsi le partenariat entre les villes de Québec et de Bordeaux.

En plus de l’aspect dynamique de l’érosion, le projet comporte un volet sociojuridique. « Les textes de loi sont assez sévères avec la navigation commerciale, car c’est une industrie assez riche. Ils négligent un peu la navigation de plaisance », explique Damien Pham Van Bang. Pour cet aspect du projet, le professeur collabore avec des chercheurs de l’Université de Montréal et de l’Université de Sherbrooke, qui vont analyser la perception du risque de l’érosion des berges et étudier le cadre réglementaire et législatif à l’échelle du Québec et de la France.

En plus de la subvention des FRQ, Damien Pham Van Bang recevra deux bourses de recherche Mitacs Globalink qui permettront à des étudiant(e)s étranger(e)s de s’impliquer dans le projet. « C’était une belle surprise de recevoir ces bourses. Ça permettra de renforcer l’expertise de l’équipe », souligne-t-il.

Le démarrage du projet est prévu entre avril et juin, au Québec comme en France. « On veut commencer un peu avant l’été. Avec le début de la période de stage, c’est idéal pour la recherche de terrain. C’est aussi un moment où il y aura de nombreuses embarcations de plaisance », indique le chercheur. En apportant une meilleure compréhension de la relation entre les bateaux et l’érosion, il espère que des changements à la réglementation suivront.

Source :
Service des communications
INRS, 17 décembre 2019

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