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Le professeur Jean-Pierre Béland publie deux volumes

Jean-Pierre Béland, professeur au Département des sciences humaines et sociales, a publié deux volumes en coédition aux Presses de l’Université Laval : 

 

La personne transformée. Nouveaux enjeux éthiques et juridiques

Jean-Pierre Béland et Charles-Étienne Daniel (décembre 2019). Collection « Enjeux éthiques contemporains », Presses de l’université Laval, 200p.

Résumé
Cet ouvrage collectif propose par ses contributions d’approfondir d’une manière inédite les enjeux les plus intéressants pour pénétrer plus avant le sujet du droit et de l’éthique de la transformation de la personne humaine par l’intelligence artificielle (avec le développement d’algorithmes performants comme systèmes d’aide à la décision dans différents secteurs), la robotique (robots d’assistance médicale) et les implants (implants de mémoire, puces, nanorobots).

Partant d’un questionnement sur la personne (Qu’est-ce qu’une personne? Définir la personne transformée: pourquoi et comment? Le robot peut-il favoriser le développement de la personne?), l’ouvrage établit un diagnostic de crise en déterminant le problème crucial d’adaptation de l’éthique humaniste et du droit à la responsabilité à la situation présente de la transformation de la personne et propose les manières dont le droit et l’éthique peuvent effectivement se redéfinir en réponse aux changements engendrés par les répercussions de ce développement technologique.

Asimov et l’acceptabilité des robots

Jean-Pierre Béland et Georges A. Legault (octobre 2019). Collection « À propos », Presses de l’Université Laval, 278p.

Préface
Tout le questionnement que soulève notre ouvrage Asimov et l’acceptabilité des robots me semble toujours d’actualité étant donné que la littérature (nouvelles et romans sur le développement des robots moraux) de ce maître de la science-fiction américaine constitue une remarquable anticipation philosophique des répercussions sur nous du développement de la robotique. Même si les robots humanoïdes actuels ne sont pas encore vraiment au point (intelligence artificielle, motricité) et restent très loin des robots moraux au cerveau positronique imaginés par Asimov, il n’en reste pas moins que sa littérature nous a permis de montrer la complexité des problèmes moraux à travers notre processus d’analyse d’impact et d’acceptabilité des robots. Le lecteur découvrira que notre processus d’analyse a fait ressortir toutes les questions pertinentes au sujet des répercussions de l’humanisation des robots et de la robotisation de l’humain sur les enjeux économiques, environnementaux, éthiques, légaux et sociaux (E3LS) et sur l’identité de la personne humaine. Il découvrira aussi que la Bible des robots d’Asimov, à travers ses récits, nous invite à dépasser les trois lois morales de la robotique en les inscrivant dans une approche éthique pour réfléchir sur des dilemmes auxquels nous devons faire face aujourd’hui. C’est en situant les lois morales de la robotique en fonction des valeurs que nous voulons atteindre dans nos vies individuelles et collectives que la pensée d’Asimov rejoint tout le courant de l’éthique appliquée qui s’est développé depuis plus de cinquante ans. Ce courant, qui prend racine dans la réflexion sur la responsabilité sociale des chercheurs à la suite de la création de la bombe nucléaire et des divers scandales en recherche sur les humains, pose les bases du développement responsable des technologies issues de la recherche. Asimov, contrairement à d’autres romans de science-fiction, ne nous fait pas la morale. Il illustre les conflits de valeurs (par exemple, celui entre la sécurité et l’autonomie du robot). Et il n’a pas de solutions toutes faites. Le lecteur se verra ainsi invité à dépasser l’approche morale traditionnelle et à développer des choix responsables en contexte. D’autant plus que la faisabilité des robots moraux soumis aux lois de la robotique d’Asimov semble une utopie. Le robot moral doté d’une intelligence artificielle forte, comme Byerley (candidat à la présidence mondiale en 2044), serait la représentation d’un humain idéal sans défauts. Est-il un projet irréalisable? Le lecteur découvrira tout au long de cet ouvrage que l’intelligence artificielle (faible ou forte) ne constitue pas vraiment une solution, de sorte qu’il n’y aura peut-être jamais de robot autonome parfaitement sécuritaire.

Source :
Service des communications
UQAC, 23 janvier 2020

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