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Pâtes et papiers: chronologie commentée d’un axe académique historique de l'UQTR

Céline Leduc dans les locaux du CRPP. Celle-ci est d'ailleurs encore aujourd'hui agente de recherche à l'I2E3.
Crédit : Claude Demers/Archives UQTR

En février 2019, l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) inaugure son troisième institut de recherche, l’Institut d’innovations en écomatériaux, écoproduits et écoénergies à base de biomasse ( I2E3), soit un regroupement de chercheurs et d’étudiants de plusieurs disciplines qui participera à l’avancement de la bioéconomie circulaire, une économie basée sur l’utilisation de la biomasse et le respect de l’environnement. Cet institut a des racines institutionnelles profondes.

En effet, s’il est un axe académique profondément ancré autant dans l’histoire uqutérienne que régionale, s’il est un domaine où les chercheurs et l’industrie ont eu à s’adapter, c’est bien celui des pâtes et papiers. Brève chronologie commentée d’un axe académique fondamental et de son évolution.

1922
Trois-Rivières est reconnue comme la capitale mondiale du papier journal. L’industrie papetière est un important moteur économique mauricien.

1972
Accréditation du Groupe de recherche en pâtes et papiers. Extrait du journal institutionnel Presse information du 19 mars 1973 : « C’est à la suite d’une demande formulée par le groupe de professeurs du secteur génie chimique du Département d’ingénierie qu’est né le Groupe de recherche en pâtes et papiers.  Le groupe a été, en effet, accrédité le 7 novembre dernier et bénéficie actuellement d’un budget de fonctionnement de l’ordre de 125 000 $ incluant une subvention de 55 000 $ du Conseil national de recherches du Canada, d’un fonds spécial de 10 000 $ de l’UQTR et de fonds de recherche qui ont été attribués à des professeurs à titre individuel. »

Le programme du groupe de recherche en pâtes et papiers est axé sur trois importants projets :

  1. Contrôle de la pollution des eaux de rejet des industries papetières provenant des procédés de cuisson à l’intérieur de ces usines,
  2. Études sur les propriétés mécaniques et thermiques des polymères dont le but est de combiner des polymères avec de la pâte de bois,
  3. Détermination des propriétés physiques ou autres des pâtes mécaniques, à l’aide de tests rapides et continus permettant ainsi d’évaluer et de contrôler plus facilement les unités de production.

1975
Inauguration du nouveau programme de Maîtrise en pâtes et papiers. Ce programme, conçu à l’origine pour les ingénieurs et scientifiques en poste, accepte aussi des candidats sans expérience industrielle préalable mais ayant une formation universitaire en sciences appliquées, en sciences ou dans un domaine connexe.

1976
Avènement au pouvoir du Parti Québécois. Volonté politique de mettre sur pied un pendant francophone à PAPRICAN (Pulp and Paper Research Institute of Canada), pour permettre aux chercheurs francophones et au gouvernement québécois de participer au développement de cette importante industrie.

1977
Le Groupe de recherche en pâtes et papiers connaît une croissance telle que son statut est changé pour Centre de recherche. Le premier directeur du CRPP sera le professeur Jacques Valade. Le programme de recherche du Centre comporte 3 volets :

  1. Conservation des ressources forestières,
  2. Traitements anti-pollution,
  3. Fabrication et utilisation des pâtes.

1980
Projet conjoint de francisation pour l’industrie papetière. Le journal institutionnel La semaine, le 5 décembre 1980, explique : « La Consolidated Bathurst, l’Office de la langue française et l’UQTR viennent de lancer un important projet conjoint pour l’élaboration d’un vocabulaire des termes techniques de l’industrie papetière au Québec. C’est la première fois au Québec que l’entreprise privée, une université et le gouvernement s’associent ainsi pour franciser la terminologie d’un secteur d’activités économiques de première importance. »

1983
Présentation, par Consolidated Bathurst, l’OQLF et l’UQTR, des ouvrages reliés au vocabulaire des termes techniques de l’industrie papetière : Vocabulaire du matériel papetier (anglais-français) et Lexique technique général (anglais-français).

1988
Le programme de maîtrise de type professionnel en sciences des pâtes et papiers, unique en son genre, accueille un profil axé sur la recherche.

1989
Le CRPP est intégré au Réseau canadien des centres d’excellence sur la science et le génie du papier haut de gamme de pâte mécanique.

1990
Lancement, à l’UQTR, du premier programme canadien de doctorat en génie papetier en présence du président du centre Paprican. Ce nouveau doctorat vient compléter l’enseignement donné à la maîtrise et s’associer aux activités du CRPP.

1992
Le Centre québécois de valorisation de la biomasse (CQVB), corporation gouvernementale québécoise, accorde le statut de Module de recherche et de développement dans le domaine du traitement et de la valorisation des effluents des pâtes et papiers au CRPP.

2001
Les technologies des pâtes et papiers figurent encore comme axe reconnu et soutenu, dans le Plan d’actions stratégiques de la recherche 2000-2003.

2002
Moment historique : dévoilement des trois premiers titulaires de l’UQTR au programme de Chaires de recherche du Canada : Pierre Magnan (écologie des eaux douces), Louis Raymond (PME) et Claude Daneault.

La Chaire de recherche du Canada sur la fabrication de papiers à valeur ajoutée est axée vers les papiers spécialisés qui servent de support pour, notamment, pour l’écriture et l’impression. Le programme de recherche couvre quatre grandes thématiques : la fabrication des pâtes mécaniques, le blanchiment des pâtes, la fabrication de papier sur machine Fourdrinier à haute vitesse et le traitement de surface des papiers.

Cette chaire s’inscrit dans le contexte d’une transformation de l’industrie papetière vers des grades spécialisés. Entre 1989 et 2002, 32 machines à papier journal ferment au Canada et les papiers spécialisés connaissent une forte croissance. Les objectifs de la recherche consistent à développer de nouveaux produits papetiers, de réduire les coûts de production (énergie, produits chimiques, fibres), de réduire la charge à l’affluent et d’améliorer la qualité des produits fabriqués par les usines. D’ailleurs, le transfert des technologies aux usines est un des objectifs de ce programme de recherche.

2002
Le 9 octobre, le gouvernement fédéral annonce une contribution financière de 23,5 M $ pour la construction du Centre intégré en pâtes et papiers, le CIPP, première phase d’un projet évalué à près de 80 M $. Le CIPP est le fruit d’une union entre le CRPP et le Centre spécialisé en pâtes et papiers du Cégep de Trois-Rivières (CSPP) et a pour objectif de créer, à Trois-Rivières, un centre de référence francophone unique en Amérique du Nord, dans le domaine des pâtes et papiers.

2004
Le gouvernement provincial annonce, le 12 mars, qu’il contribuera pour un montant de 23,5 M $ au projet de Centre intégré en pâtes et papiers (CIPP).

Outre les gouvernements provincial et fédéral, d’autres organismes ont participé financièrement à ce projet de 80 M $ : l’UQTR et le Cégep de Trois-Rivières (23 M $), des entreprises du secteur industriel (8 M $), dont le Groupe Laperrière et Verreault (6,5 M $ en équipements, cédés pour un montant symbolique de 1 $ — la machine à papier) et la compagnie Abitibi-Consolidated (1 M $ en don d’équipements de laboratoire).

2005
Première pelletée de terre, le 9 mai, pour marquer le début de la construction du CIPP.

2007
Inauguration, le 2 février, en présence de plusieurs centaines d’invités et représentants du monde politique, éducatif et industriel, du CIPP. Le pavillon, d’une superficie de 11 800 m2, s’élève sur quatre étages et abrite principalement des laboratoires, des bureaux, une usine pilote de mise en pâte et une machine à papier.

2011
Le Centre de recherche change d’appellation pour Centre de recherche sur les matériaux lignocellulosiques (CRML) dans le but de mieux refléter ses nouvelles orientations, davantage tournées vers l’utilisation de technologies vertes et la transformation de la biomasse. Les programmes de cycles supérieurs sont considérablement modifiés et changent d’intitulé : maîtrise et doctorat en sciences et génie des matériaux lignocellulosiques.

2018
Le Conseil d’administration modifie la structure du CRML pour en faire un institut de recherche, le troisième de l’histoire de l’UQTR : l’Institut d’innovations en écomatériaux, écoproduits et écoénergies, à base de biomasse, I2E3.

Pour en savoir davantage
Dossier Connexion UQTR (vol. 6, no. 3, printemps/été 2014) sur les nouveaux horizons de l’industrie papetière

Consultez également le site internet de I2E3.

Source :
Service des communications
UQTR, 26 février 2020

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