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Un jardin en plein ciel

Photo : Nathalie St-Pierre

En cette saison des récoltes, le jardin du toit du Palais des congrès déborde de fruits et légumes: tomates, poivrons, concombres, haricots, piments forts ne demandent qu’à être cueillis. Le Laboratoire de recherche, d’innovation et d'intervention en agriculture urbaine (AU/LAB) associé à l'Institut des sciences de l'environnement (ISE) organisait, la semaine dernière, des visites de la ferme sur le toit, l’un des huit sites dédiés à l’agriculture urbaine exploités par le Laboratoire. L’exploitation de 2000 mètres carrés se veut depuis quatre ans un lieu de recherche, d’expérimentation et de promotion des technologies et techniques en agriculture urbaine. Éric Duchemin, professeur associé à l’ISE, animait la visite.

Dans ce laboratoire à ciel ouvert, des étudiants aux cycles supérieurs viennent apprendre les rudiments de l’agriculture urbaine (AU) ou tester de nouveaux cultivars. Différentes variétés de fruits et légumes sont cultivées afin d’assurer une bonne diversité et de répertorier celles qui s’adaptent le mieux à l’agriculture sur le toit. «Il fait très chaud l’été. La température grimpe facilement à 45 degrés, voire 50 degrés Celcius», précise le professeur.

La plupart des fruits et légumes du jardin sur le toit sont cultivés dans des bacs en plastique et autres sacs en toile. Dans le but d’optimiser la production, les bacs sont cordés en rangée, bien serrés. «On retrouve, par exemple, des cultures de poivrons d’un côté et des aubergines de l’autre», indique l’expert en agriculture urbaine. L’ensemble de la production maraîchère est vendue au marché solidaire Frontenac, dans le Centre-Sud, à des prix très raisonnables. Les légumes sont transportés au marché par vélo. «Habituellement, les légumes sont remis au traiteur du Palais des congrès, mais en raison de la pandémie, les cuisines sont fermées cette année», dit Éric Duchemin.

Bien que les légumes ne soient pas certifiés biologiques, aucun traitement de synthèse ou organique n’est utilisé. «La production est faite de la manière la plus écologique possible», note le professeur. Pour s’assurer du bon roulement du jardin, deux employés de l’AU/LAB s’occupent à temps plein des lieux et un agronome y travaille à temps partiel.

Vignes en ville

Depuis 2017, le jardin abrite également le premier vignoble urbain sur toit au Canada. «Les vignes commencent tout juste à produire: une deuxième vendange de raisins aura lieu dans les prochaines semaines», annonce Éric Duchemin. Les vignes aiment la chaleur et nécessitent très peu d’eau, fait-il remarquer. Réalisé en partenariat avec la Société des alcools du Québec (SAQ) le projet d’étude Vignes en ville s’intéresse au comportement et aux avantages des vignes rustiques en milieu urbain, autant en sol qu’en bac sur les toits. Le Frontenac noir, le Frontenac blanc, la Marquette et la Petite Perle constituent les quatre cultivars de vignes exploités sur le toit du Palais des congrès. Certaines vignes poussent dans un terreau fait d’une poudre de verre broyé dans l’objectif d’en tester l’efficacité sur la croissance des plants.

Autre projet phare du jardin sur le toit: le projet VERTical lequel se caractérise par plusieurs structures autoportantes verticales visant à densifier la production potagère. Les membres de l’AU/LAB y expérimentent divers types de toiles naturelles et synthétiques qui répondent le mieux à ce type de culture. On y fait pousser des fines herbes, des légumes à feuilles et des fleurs comestibles, comme les tagètes, ainsi que la ficoïde glaciale, une plante grasse de type succulente, au goût salé, rappelant quelque peu la salicorne. «Les restaurateurs en raffolent», s’exclame Éric Duchemin.

Avec sa pelouse et ses tables à pique-nique, «l’endroit a été pensé comme un lieu pour se détendre et, en temps normal, pour y tenir des lancements ou des 5 à 7», dit le professeur. Des cultures de fruits font aussi partie des espèces cultivées. Parmi celles-ci, on trouve des petits fruits, dont les gadelles et groseilles. Des actinidiers (arbres à kiwis), des pêchers et des PawPaw ou asiminier trilobé, un petit arbre d’Amérique du Nord qui produit des fruits charnus dont le goût rappelle la banane, font partie des nouveaux sujets à l’étude. «Un des projets est de réaliser un mur végétal avec des vignes de kiwis», mentionne Éric Duchemin.

D’ici quelques semaines, il sera temps de remiser les bacs pour l’hiver puisque le jardin fermera ses portes au mois de novembre. Dans les circonstances actuelles, le jardin a tout de même connu une excellente saison.

Source :
Service des communications
UQAM, 8 septembre 2020

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