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Un nouveau consortium de recherche sur les vaccins financés par le Réseau international des Instituts Pasteur

Un projet de recherche sur les infections à Campylobacter jejuni (C. jejuni) vient de recevoir un financement de 387 000 $ sur deux ans du Réseau international des Instituts Pasteur (RIIP).

Les professeurs Charles Gauthier et Charles Dozois, de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), et la docteure Laurence A. Mulard, de l’Institut Pasteur (Paris, France), forment le consortium CampyVac responsable des travaux sur la bactérie Campylobacter jejuni (C. jejuni), l’une des principales causes de gastro-entérite bactérienne.

Même s’il frappe particulièrement dans les pays en développement, on estime que le Campylobacter est à l’origine de 400 millions de cas de gastro-entérite par année. « Compte tenu de la charge socio-économique et de santé publique qui en découle, il y a un besoin urgent de trouver des mesures visant à réduire les infections à C. jejuni, précise le professeur Gauthier. C’est également le principal déclencheur du syndrome de Guillain-Barré et du syndrome de Miller-Fisher, deux maladies auto-immunes qui peuvent altérer gravement et de façon permanente le système nerveux périphérique. De plus, cette bactérie est particulièrement virulente chez les enfants de moins de cinq ans. »

Un vaccin à base de sucre

Dans le cadre du projet intitulé « Development of heptose-containing semi-synthetic glycoconjugate vaccines against campylobacteriosis », les membres du consortium de recherche espèrent développer un glycovaccin contre la campylobactériose. « L’émergence de souches de C. jejuni multirésistantes complique les options thérapeutiques. Le développement de vaccins sous-unitaires sûrs et efficaces, capables d’induire une réponse en anticorps ciblant les polysaccharides de surface de cette bactérie, est une avenue prometteuse alors qu’il n’existe actuellement aucun vaccin homologué contre C. jejuni, que ce soit pour l’homme ou l’animal », souligne Laurence A. Mulard, responsable de structure à l’Institut Pasteur. Le glycovaccin dont il est question dans cette étude est une priorité en santé publique. Il sera préférentiellement conçu à partir de sucres commerciaux. Il peut également être développé à partir de polysaccharides purifiés à partir d’extraits bactériens.

« Laurence A. Mulard et Charles Gauthier travailleront de concert afin de mettre au point des voies de synthèse efficaces et simples pour accéder, entre autres, à la barrière protectrice de la bactérie, le polysaccharide capsulaire (CPS). Celui-ci se trouve à la surface des bactéries et constitue une cible idéale pour le développement de vaccins, puisqu’il interagit directement avec le système immunitaire. Ce CPS est composé de sucres rares qui se retrouvent chez C. jejuni, précise Charles Dozois. Une fois cette synthèse effectuée, mon groupe prendra le relai et nous évaluerons les vaccins créés sur l’immunogénicité des poulets. La colonisation de la bactérie qu’on peut trouver dans le contenu fécal des poulets sera, elle aussi, évaluée après la vaccination. »

Éventuellement, ce projet de recherche pourrait devenir la première preuve de concept d’un vaccin glycoconjugué issu de sucres de synthèse contre la campylobactériose.

Maude Cloutier, candidate au doctorat et titulaire d’une bourse Vanier, fait également partie du consortium. Deux chercheurs au postdoctorat, dont Arasakumar Thangaraj, de l’INRS, ont également été recrutés pour effectuer les recherches.

Source :
Service des communications
INRS, 23 novembre 2020

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