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La Chaire de recherche en développement des collectivités célèbre ses 25 ans

Le titulaire de la Chaire de recherche en développement des collectivités, le professeur émérite Louis Favreau.

La Chaire de recherche en développement des collectivités marque ses 25 ans d’existence cette année, un jalon important pour ce groupe de recherche qui a ouvert la voie à la création de la toute première Chaire de recherche du Canada à l’UQO.

Fondé en 1996, la chaire dirigée par le professeur émérite en travail social, Louis Favreau, est en fait le deuxième centre de recherche à s’établir à l’Université du Québec en Outaouais. Ceci a ensuite permis d’établir, en 2002, la première Chaire de recherche du Canada en développement des collectivités (CRDC) à l’UQO, qui a reçu un financement initial de 1,4 million $ pour la période allant de 2002 et 2008.

Aujourd’hui, l’UQO compte quatre chaires du Canada et sept autres chaires de recherche.

Et bien qu’il soit officiellement à la retraite, le professeur Favreau demeure actif dans le monde de la recherche, si bien que la CRDC souffle cette année ses 25 bougies. « Je suis sorti de l’université en 2010. Ça fait 11 ans que je suis à la retraite et j’ai 77 ans. La santé est là et le plaisir de faire ce que je fais est là, alors on continue. C’est ça qui nous fait vivre également parce qu’on sait qu’on peut encore être socialement utile ».

La chaire -- et ses trois principaux membres, monsieur Favreau, Lucie Fréchette, professeure au Département de travail social de l’UQO de 1976 à 2010, et Nathalie McSween, un ex-infirmière diplômée au doctorat en sciences sociales à l’UQO -- demeure donc très active.

Un nouveau billet sur le développement économique local dans les pays du Sud vient d’ailleurs d’être publié. Au total, 138 billets ont été publiés et le site web attire de 8 à 10 000 visites par année, que ce soit des étudiants, des chercheurs ou des gens qui œuvrent en développement des communautés au Québec et à l’international.

Le professeur Favreau et son équipe ont également publié trois ouvrages ces dernières années, dont le plus récent intitulé Solidarité internationale : Écologie, économie et finance solidaire aux Presses de l’Université du Québec. En 2017, Louis Favreau a également publié un livre sur les 50 ans du mouvement communautaire québécois.

Rayonnement international

Avec cette chaire de recherche appuyée à l’origine par la Fondation de l’UQO, Louis Favreau a contribué à faire rayonner l’UQO au Québec et à l’étranger. La CRDC est, et a été étroitement associée à la tenue de plusieurs évènements scientifiques d’envergure internationale.

La CRDC a tissé des liens solides au niveau international et c’est à ce niveau que les efforts se sont en grande partie concentrés ces dernières années. Elle collabore notamment, en recherche et service-conseils, avec le Fonds Solidarité Sud.

Cette organisation soutient et accompagne des communautés avec des projets de développement dans cinq pays du Sud soit le Sénégal, le Honduras, la Bolivie, le Pérou et Haïti, que ce soit via des collectifs de femmes, des organisations paysannes, ou des coopératives. La CRDC travaille avec les sept équipes régionales de cette organisation et sa quarantaine de bénévoles.

Louis Favreau précise qu’il ne s’agit pas ici d’aide humanitaire. « On fait du développement des communautés. La question qui revient tout le temps : ‘Sommes-nous et voulons-nous être des pompiers de service ou des architectes du développement’. C’est la question de fond qui nous est toujours posée. »

L’objectif est donc de rendre ces communautés autonomes en leur fournissant des outils (équipement, formation de leaders, etc.) qui amplifient leur action, leur permettant d’aller plus vite dans l’atteinte de leurs objectifs et la recherche d’un impact plus grand. Par exemple, le Fonds Solidarité Sud soutient présentement le développement d’une coopérative de 80 apicultrices au Sénégal dans la commercialisation de leur production.

Partenariat avec l'UPA et le mouvement coopératif

« On ne travaille pas non plus avec n’importe qui, on travaille avec l’UPA Développement International, la branche internationale de l’Union des producteurs agricoles du Québec et SOCODEVI, une branche internationale du mouvement coopératif. Ça fait plus de 25 ans que ces organisations interviennent dans les pays du Sud », explique Louis Favreau. La Chaire et le Fonds travaillent conjointement en recherche, services-conseils et soutien financier avec ces deux partenaires québécois dans ces pays.

Sur le plan régional, la CRDC travaille depuis des années avec le Carrefour Jeunesse Emploi (CJE) de l’Outaouais, celui qui a pavé la voie à une centaine de Carrefours Jeunesse Emploi au Québec. La CRDC et le Fonds sont tous les deux complices de l’internationalisation du CJEO depuis plusieurs années déjà.

D’organisateur communautaire à professeur

Avant de se joindre à l’UQO en 1986 comme professeur, Louis Favreau a travaillé 20 ans comme organisateur communautaire professionnel.

Comme professeur et chercheur, il a contribué à la rédaction d’ouvrages de référence utilisés au Québec et ailleurs pour la formation des étudiants tant au premier cycle qu’au deuxième cycle. Il a encadré la recherche de plusieurs étudiants de deuxième et troisième cycle en plus d’accueillir des stagiaires postdoctoraux à plusieurs reprises.

Il est l’auteur de plus de 35 livres, plus de 175 articles et chapitres de livres publiés au Québec comme à l’international, 200 communications scientifiques et professionnelles dans des congrès et colloques québécois et internationaux (en Europe, en Amérique latine et en Afrique de l’Ouest).

Y aura-t-il un 30e anniversaire? « Je dirais que oui. C’est une question de santé. Je ne fais pas de la course comme je faisais, mais de la marche. »

Louis Favreau cite en exemple son mentor, le grand sociologue québécois, Guy Rocher, âgé de 97 ans, qu’il a eu comme professeur à l’université. Ses collègues professeurs Yao Assogba et Jean-François Simard l’avaient d’ailleurs fait venir à l’UQO en 2009 à l’occasion d’un colloque portant sur l’oeuvre de Camille Laurin.

« Je l’ai toujours suivi de près car ses travaux et son engagement social sont inspirants. Je me dis que s’il est encore actif et de façon motivée, à 97 ans, pourquoi ne pas tenter de suivre sa trace? »

Source :
Service des communications
UQO, 7 mai 2021

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