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Le recyclage des masques dans un contexte d’économie circulaire - Récupérer efficacement les millions de masques sanitaires, dont la durée de vie se limite à quelques heures

Tasseda Boukherroub et Lucas Hof

Grâce à leurs intérêts scientifiques et professionnels communs, aux étudiants qu'ils supervisent et au contexte unique de la pandémie, le professeur Lucas Hof et la professeure Tasseda Boukherroub, de l'École de technologie supérieure (ÉTS), ont choisi d'étudier ensemble le recyclage des masques sanitaires. 

L’idée qui a donné naissance au projet consistait à étudier le niveau de détérioration des produits en fin de vie afin de déterminer ce que l’on pourrait en récupérer. C’est cependant la pandémie de COVID-19 qui a fourni le cas d’espèce : celui des masques sanitaires, soudainement utilisés par millions et dont la durée de vie utile se mesure en heures.

« Nous voulons tracer le cycle de vie de ces produits, développer un modèle logistique pour les récupérer efficacement et voir comment les nouvelles technologies pourraient contribuer au processus », explique la professeure Boukherroub, du Département de génie des systèmes. Dans le cas des masques, par exemple, il est possible de transformer les filtres usés en granules de polypropylène, un matériau utile dans de multiples contextes.

La première partie du projet, qui a débuté en janvier 2021, réside dans l’élaboration d’un processus intelligent pour la récupération des masques. Deux entreprises y participent : l’une d’entre elles fabrique des masques, tandis que l’autre a déjà élaboré un plan de récupération, qu’il reste à rentabiliser. L’étudiante chargée de cet aspect du projet, qui a reçu à la fois une bourse Mitacs et un supplément versé par l’ÉTS, bénéficie donc d’un accès à des données réelles.

La seconde partie du projet, confiée à un étudiant qui travaille pour une entreprise fabriquant des masques, réside dans l’analyse du cycle de vie de ceux-ci pour en minimiser l’empreinte carbone. Cette analyse devra notamment démontrer les avantages et les inconvénients de faire appel à des fournisseurs locaux, asiatiques ou mexicains.

Des expertises complémentaires

Professeur au Département de génie mécanique de l’ÉTS, Lucas Hof s’intéresse notamment à l’utilisation de matériaux non traditionnels et à la minimisation des conséquences environnementales de la production. Il fait aussi partie du Réseau Québecois COVID — Pandémie, dont les membres proviennent des universités, du milieu de la santé et des administrations publiques.

Tasseda Boukherroub est, quant à elle, professeure en génie des opérations et de la logistique. Elle baigne dans les projets interdisciplinaires depuis ses études aux cycles supérieurs, en France. « J’ai eu l’occasion de venir en stage à l’Université Laval, aux sciences de l’administration, dit-elle. Puis, j’ai appliqué mon modèle d’optimisation au domaine de la foresterie. » Ses travaux précédents l’ont aussi amenée à collaborer avec le milieu hospitalier.

Cette combinaison d’intérêts et d’expertises se prête aisément à une approche interdisciplinaire. « Nos domaines de recherche ne sont pas si éloignés, estime Lucas Hof. Nous travaillons sur différents aspects de la fabrication industrielle. »

Les bienfaits de l’interdisciplinarité

Le professeur Hof constate que les approches interdisciplinaires en recherche ont le vent dans les voiles. Les règles du financement, qui favorisent ce genre de projets, y sont bien sûr pour beaucoup. Mais les attraits intrinsèques de l’interdisciplinarité sont indéniables, eux aussi. « J’adore ça ! Je veux contribuer à rendre le monde meilleur; le faire en apprenant d’autres personnes est valorisant et stimule la créativité. »

De plus, les projets interdisciplinaires attirent l’attention des étudiantes et des étudiants. Une tendance bénéfique, selon le professeur Hof. « Je pense, sans en avoir de preuves formelles, que cela les aidera à s’adapter aux conditions de la vie réelle, en entreprise comme en recherche. En génie, il n’y a jamais de projets simples ! »

Il n’est donc pas étonnant que l’étude du cycle de vie des masques ne constitue que le début des collaborations entre Lucas Hof et Tasseda Boukherroub. Au cours du projet Réseau de chaîne de valeur cybernétique intelligente, financé par la Fondation canadienne pour l’innovation et par le gouvernement du Québec, leurs idées contribueront à comprendre et à optimiser le fonctionnement d’une usine géographiquement distribuée… mais en équipe avec une cinquantaine de collègues, cette fois !

Source :
Service des communications
ÉTS, 19 janvier 2022

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