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L’ODO dévoile son étude sur la situation transfrontalière Gatineau-Ottawa

C’est le fruit de plusieurs mois de recherche par l’équipe de l’Observatoire du développement l’Outaouais (ODO) et c’est un document fort attendu de la part des dirigeants et acteurs socio-économiques de la grande région de Gatineau et d’Ottawa.

Groupe de recherche rattaché à l’Université du Québec en Outaouais, l’ODO a dévoilé, le jeudi 30 septembre 2021, sa vaste étude intitulée Renforcer la position concurrentielle de l’Outaouais à l’égard de sa situation frontalière.

Plus de 130 personnes en provenance de divers milieux et organisations en Outaouais et dans l’Est ontarien – décideurs, organismes, intervenants, entrepreneurs, gens d’affaires et citoyens – ont participé à l’évènement organisé par l’ODO.   

L’étude de l’ODO expose les forces et les similitudes qui distinguent avantageusement l’Outaouais et l’Est ontarien du Québec et de l’Ontario et les défis qui persistent, tout en mettant en lumière quelques rapprochements qui se sont opérés entre les acteurs de part et d’autre de la frontière au cours des dernières années.

Ce document répond notamment à une priorité régionale soulevée depuis plusieurs années : identifier les défis et les opportunités engendrés par cette situation fort complexe, celle d’une grande région qui englobe deux provinces, deux grandes villes et des dizaines de municipalités en Outaouais et dans l’Est ontarien. Ce territoire compte une population de 1 577 272 selon les données de 2016, avec 76 % (1 194 668 habitants) dans l’Est ontarien et 24 % (383 604 habitants) en Outaouais.

Consultez le rapport complet sur le site web de l’ODO

Le dévoilement de l’étude s’est déroulé en mode virtuel dans le cadre d’un évènement animé par Véronique Leblanc, agente d’information à la direction des communications et du recrutement de l’UQO. Dave Blackburn, doyen du Décanat de la formation continue, des partenariats et de l’internationalisation à l’UQO, et Caryl Green, préfète de la MRC des Collines-de-l’Outaouais et mairesse de Chelsea, ont prononcé le mot d’ouverture.

Dans ses mots de bienvenue, monsieur Blackburn a souligné, au passage, le 30 septembre, Journée nationale de la vérité et de la réconciliation en hommage aux victimes des pensionnats pour Autochtones. « Aujourd’hui, le 30 septembre est l’occasion de se joindre aux efforts continus menés par les survivants des pensionnats, leurs familles, leurs communautés et leurs nations. C’est l’occasion de s’asseoir, de regarder et d’écouter les survivants et leur appel à la vérité, à la guérison, à la justice et à l’action. »

Madame Green a pour sa part rappelé le statut unique de l’Outaouais, la région du Québec la plus peuplée qui est collée à la frontière ontarienne, une économie très dépendante du gouvernement fédéral, et qui doit être diversifiée. L’Outaouais vit une situation unique peu connue ailleurs au Québec, a-t-elle souligné. « L’Outaouais a la particularité d’avoir sa zone la plus peuplée et la plus développée collée à la frontière ontarienne. Il s’agit aussi de la seule région à être située directement en face de l’une des cinq plus grandes agglomérations du Canada, la capitale fédérale Ottawa. »

Une frontière, une grande région

Chantale Doucet, coordonnatrice de l’ODO, a ensuite présenté les résultats de l’étude. Elle a notamment expliqué que dans toutes les régions frontalières, que ce soit au Canada ou ailleurs dans le monde, la première leçon, c'est de ‘connaître ses voisins’ et de créer des liens.

Avec sa vitalité économique, ses emplois dans la fonction publique, sa richesse culturelle et linguistique forte, son industrie de la haute technologie et son tourisme, la grande région de l’Outaouais et de l’Est ontarien attire des personnes de partout. Elle est appelée à croître davantage, avec une projection de 2,1 millions de personnes d’ici 2041, a également soulignée madame Doucet.

L’une des premières forces qui nous distinguent, à la fois l’Outaouais et l’Est ontarien, c’est l’attractivité du territoire. Nous avons une croissance soutenue de la population. »

La région est inter-reliée aussi : plus de 54 000 Québécois travaillent en Ontario et plus de 20 000 Ontariens travaillent en Outaouais, a expliqué Chantale Doucet. Autre fait important : 61 % de la population de l’Outaouais est bilingue, comparativement à 44,5 % pour le reste du Québec. L’Est ontarien est bilingue à 36,4 %, comparativement à 11,2 % pour l’ensemble de l’Ontario.

Panel de discussion

Les résultats de l’étude ont ensuite fait l’objet d’un panel de discussion animé par le directeur scientifique de l’ODO, le professeur Mario Gauthier, du Département des sciences sociales de l’UQO.

Ce panel était composé d’Alain Miguelez, gestionnaire au Service de l’urbanisme, de l’infrastructure et du développement économique à la Ville d’Ottawa, de Catherine Marchand, directrice du Module de l’aménagement du territoire et du développement économique à la Direction générale de la Ville de Gatineau, et de Cyndy Phillips, directrice au développement économique à la MRC de Pontiac. Michel Merleau, expert en développement de l’Outaouais, a prononcé le mot de conclusion.

Monsieur Miguelez a expliqué que la Ville d’Ottawa travaille maintenant sur son Plan officiel sur 25 ans, un horizon plus long. Il prévoit que la grande région d’Ottawa atteindra les 2 à 3 millions d’habitants d’ici la fin du siècle. Ottawa et Gatineau sont également au cœur du couloir économique entre Toronto et Montréal.

Madame Marchand a expliqué qu’il y a une prise de conscience que les deux villes sont inter-reliée, notamment au niveau du transport. L’étude de l’ODO est un outil de grande importance, a-t-elle ajouté.

« Nous sommes unis pour le meilleur et pour le pire dans le développement de notre région, a dit Catherine Marchand. On ne parle pas de la frontière comme d’une barrière, on n’en parle pas comme d’un problème, on n’en parle pas pour soulever nos inégalités, notre rattrapage, mais on en parle pour ce que ça représente comme atout. »

Cindy Phillips a souligné l’importance de la collaboration transfrontalière et a donné comme exemple des projets d’agro-tourisme et de tourisme entre la région du Pontiac et le comté de Renfrew, en Ontario.

Mot de la fin

Agissant à titre de grand témoin, Michel Merleau a prononcé les mots de conclusion. « L’initiative de l’ODO pour renforcer la position concurrentielle de l’Outaouais et de l’Est ontarien n’est pas la première et peut-être pas la dernière, mais espérons qu’elle puisse cheminer auprès des principaux acteurs politiques et socioéconomiques des deux côtés de l’Outaouais pour permettre un rapprochement inclusif durable et profitable, et qu’elle permette en bout de ligne d’optimiser les opportunités de développement des deux côtés de l’Outaouais. Que Gatineau et les quatre MRC outaouaises profitent pleinement du pouvoir attractif de la Capitale et que cette dernière profite des atouts de la rive québécoise en matière culturelle et territoriale. »

L’Outaouais québécois et l’Est ontarien constituent de plus en plus une région métropolitaine, comme celle de Montréal, celle de Toronto, avec un avantage marqué d’être la capitale du Canada, a ajouté monsieur Merleau.

Dans son étude, l’équipe de l’ODO souligne que la position géographique de l’Outaouais, en bordure de l’Ontario et d’Ottawa, est unique au Québec, mais une méconnaissance persiste concernant les défis et les opportunités engendrés par cette situation complexe. C’est notamment le cas parce que les différentes études sur cette question présentent et analysent l’information de façon parcellaire sous l’angle de secteurs ou thématiques spécifiques. Ce projet vise donc à combler cette lacune en proposant une analyse globale et transversale des enjeux et opportunités générés par la position géographique frontalière de l’Outaouais et ses territoires, et en y intégrant le territoire de l’Est ontarien. Le travail de recherche, qui s’est étalé sur trois ans, a été mené par l’Observatoire du développement de l’Outaouais (ODO) avec des partenaires du milieu grâce au financement du Fonds d’appui au rayonnement des régions (FARR).

Source :
Service des communications
UQO, 30 septembre 2021

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