Aller au contenu principal

Plus de 150 citoyens épaulent l'ÉTS dans la fabrication de visières

Grâce à un important réseau de citoyens, l’École de technologie supérieure (ÉTS) a pu remettre jusqu’à maintenant 3000 visières au Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM) dans le cadre du projet Covi3D. Ce projet vise à fabriquer, au moyen d’imprimantes 3D, le matériel médical dont le personnel hospitalier a besoin pour se protéger contre la Covid-19.

Le réseau – qui comptait 40 citoyens il y a 14 jours –, en regroupe maintenant plus de 150! Au nombre de ceux-ci : des étudiants, des professeurs et du personnel de plusieurs universités, dont Concordia, Polytechnique Montréal et l’Université de Montréal, des gens d’affaires et des citoyens heureux de mettre leur imprimante 3D à contribution. Tous partagent un objectif commun : soutenir le personnel soignant dans sa lutte contre la Covid-19.

« C’est formidable de voir toute la chaîne de solidarité qui s’est mise en place autour de ce projet », explique Vladimir Brailovski, professeur en génie mécanique à l’ÉTS et responsable du Laboratoire sur les alliages à mémoire et les systèmes intelligents (LAMSI), dont les imprimantes 3D fonctionnent jour et nuit pour fabriquer des supports à visière pour le réseau Covi3d. Ce réseau est soutenu par une communauté de fabricants, coordonnée par Lucas Hof, professeur en génie mécanique à l’ÉTS. 

En tant que future médecin, Xiang Zhang, finissante au doctorat en médecine à l’Université de Montréal, est particulièrement sensible à la réalité du personnel soignant : « Quand j’ai constaté les besoins en équipement de protection individuelle, j’ai fait quelques coups de fil pour rassembler des amis qui ont de l’expertise en impression 3D. J’étais touchée par la volonté de mes pairs ingénieurs de venir en aide aux professionnels de la santé! Un peu plus tard, je me suis jointe à l’équipe de l’ÉTS, qui a pu rassembler plusieurs groupes comme le mien, afin de concrétiser nos efforts de manière rigoureuse et organisée », relate-t-elle.

Patrick Gosselin, directeur général de Vac Aéro, a aussi répondu à l’appel de l’ÉTS. À l’instar de nombreuses entreprises, la production de Vac Aéro tourne un peu au ralenti en ce moment. Plutôt que de laisser certaines de ses imprimantes 3D en plan, l’entreprise de Boucherville – qui est l’un des importants sous-traitants mondial dans le traitement des composants pour trains d’atterrissage et moteurs aéronautiques –, a choisi de les mettre au profit du personnel soignant.

« Cette semaine, nous remettrons notre premier lot de supports à visière », explique fièrement le gestionnaire qui a eu envie de se joindre à ce mouvement d’entraide, en compagnie de l’un de ses employés, Jean-Louis Pelletier, un ingénieur mécanique qui voit au bon déroulement des opérations. 

Étudiant au baccalauréat en génie mécanique à l’ÉTS, Mathieu Robitaille possède deux imprimantes 3D qu’il utilisait jusqu’à maintenant pour réaliser des projets personnels. Ses examens étant presque terminés, il a choisi de consacrer ses temps libres à la fabrication des supports à visière.

En fait, il fabrique non seulement du matériel pour l’ÉTS, mais aussi pour le groupe Collaboration 3D, créé par des étudiants du Collège Bois-de-Boulogne. Il a fabriqué jusqu’ici 600 pièces, dont 300 supports à visière pour l’ÉTS. En plus des tâches liées à la fabrication, il est aussi responsable du point de chute de Laval, l’endroit où les fabricants des environs déposent les supports à visière afin qu’ils soient acheminés à l’ÉTS. 

Outre l’impression des supports à visière, il fallait aussi organiser de manière sécuritaire la collecte du matériel fabriqué par les membres du réseau. Encore ici, des bénévoles se sont portés volontaires pour collecter le matériel dans six points de chute stratégiquement répartis sur l’Île de Montréal, la Rive-Nord et la Rive-Sud. L’objectif : réduire les déplacements et les risques de contamination croisée.

Parmi eux, Sarah Vandekendelaere et Nicolas Capens, responsables du point de chute de l’arrondissement Rosemont. Grâce à leur collaboration, les fabricants du quartier peuvent déposer les supports à visière qu’ils ont fabriqués dans un bac situé près du domicile du couple. Une fois par semaine, ils apportent le matériel au quai de réception de l’ÉTS. « Comme nous ne pouvons pas fabriquer nous-mêmes de visières, nous avons le sentiment d’être utiles », explique Mme Vandekendelaere. Cette dernière remarque que leur bac est de plus en plus plein : la première semaine, elle avait recensé une quarantaine de supports, alors que la semaine d’après, elle en comptait près de 150.

Le projet, qui a été lancé par l’ÉTS, le CHUM et le CIUSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal, n’aurait pu obtenir le succès escompté sans l’appui de ce réseau de citoyens solidaires et engagés. L’ÉTS tient à les remercier chaleureusement pour leur appui. C’est grâce à des personnes comme elles que nous arriverons à sortir de cette crise sanitaire. 

Des étudiants de nombreuses universités montréalaises mettent la main à la pâte 

L'appel à l’aide a été entendu par de nombreux autres étudiants d’universités montréalaises. Parmi eux : 

Cristian Stéfan Talos, étudiant à la maîtrise en génie mécanique à Polytechnique Montréal : « Ayant constaté l'ampleur de la situation du COVID-19 dans le monde, j'ai senti le besoin de m'impliquer pour combattre cette pandémie au Québec, mais ce n'était pas facile, car il fallait entrer en contact direct avec du personnel dans les hôpitaux. Le projet coopératif entre l'ÉTS et le CHUM a énormément facilité les choses pour moi », explique-t-il. 

Un constat que partage Christophe Decoste-Labelle, un étudiant en génie mécanique à l’ÉTS : « J’avais envie d’imprimer du matériel pour l’hôpital de ma région, mais comme il n’y avait pas de réseau en place, c’était un peu compliqué », explique-t-il.  Le vent a tourné lorsque l’Association des étudiants et étudiantes de l’ÉTS (AEETS) a invité les étudiants propriétaires d’une imprimante 3D à épauler l’ÉTS.

De son côté, Simon St-Amant, étudiant à la maîtrise en mathématiques à l'Université de Montréal, s’est dit heureux de pouvoir collaborer au projet. « Un ami étudiant à l'ÉTS m'a transféré le message de sollicitation de son établissement. J'avais vu en ligne l'idée d'imprimer du matériel pour des hôpitaux et je voulais faire ma part », explique-t-il. 

À propos de l’équipe Covi3d

Pour appuyer le milieu hospitalier dans sa lutte contre la COVID 19, des chercheurs de l’École de technologie supérieure (ÉTS), du Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CRCHUM) et du CIUSSS du Nord-de-l’île-de-Montréal (CIUSS NIM) se sont unis aux équipes cliniques du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) et du CIUSSS NIM pour proposer un service d’impression 3D de matériel médical et non médical dont le personnel soignant a besoin. La mobilisation de cette équipe – qui a déjà permis la livraison de 3000 visières au personnel soignant du CHUM – vise à arrimer les besoins en matériel du milieu hospitalier aux infrastructures d’impression 3D existantes.

Source :
Service des communications
ÉTS, 22 avril 2020

Toutes les actualités de l'École de technologie supérieure >>>

© Université du Québec, 2024